Makila ou makhila ?

31 août 2024

Makila ou makhila ?

Makila, avec ou sans h ?

Le mot Makila (makhila) a varié d’orthographe selon les époques et les localités. Il signifie « bâton » en langue basque et illustre bien le poids de l’objet dans notre région : ce fut de tour temps le compagnon indissociable du Basque.
Les orthographes Makhila et Makila différent d’un lettre : le h que l’on appelle en langue basque h aspiré et qui a été progressivement supprimé pour faciliter la prononciation. Dans certains dictionnaires, on retrouve même l’orthographe francisée maquila (1807).


De nombreuses occurences de Makila dans les textes

Au XIXe siècle, on retrouve des écrits qui citent le makila, sans h.
 » On voit rarement [les Basques] sans un bâton, makila, qui est dans leur main une arme redoutable « . Extrait du Guide du voyageur dans la province basque du Gipuzkoa, ML Capistou, 1877
 » [Les Basques] portent à la main ce gros bâton noueux qu’ils appellent makila ». Extrait du Figaro, 12 mars 1880
 » Il nous reste à décrire la jolie canne basque en bois de néflier qu’on nomme makila (ou makhila). La tige de néflier (mizpira) porte de fines ornementations incisées sur la plante même en voie de croissance. La cicatrisation des entailles provoque la formation d’un bourrelet, de sorte qu’au bout de quelque temps, les ornementations apparaissent en relief « . Guide Bleu illustré du Pays Basque, 1926
« Sur le fronton, Bergara descendant et continuateur de Gratien Ainciart est le seul artisan qui élabore des makilas, canne basque selon les pratiques traditionnelles ». Extrait de Le Pays Basque, Eugène Goyheneche, 1979


Qui co existent avec des écritures de Makhila, avec le h.

 » Au Musée Basque on peut admirer un bel ensemble de la fabrication du makhila, très intéressant à tous points de vue. Au centre un assortiment curieux provenant de 3 générations de la même famille, Gratien Ainciart, Antoine Ainciart et Jean. Jean Ainciart est un véritable maitre dans son art. Il faut comparer leurs œuvres « . Daranatz, 1924
 » A travers les œuvres de Gratien, d’Antoine et de Jean Ainciart, on peut suivre jusqu’à nos jours au Musée Basque la mise au point progressive des proportions du makhila et l’importance croissante de ses éléments décoratifs. ». Extrait de Les Basques, Philippe Veyrin, 1943
 » Ce furent les Ainciart, fabricants de quenouilles à Larressore, petit bourg du canton d’Ustaritz, qui contribuèrent à mettre au point les proportions et les éléments décoratifs du makhila « . Extrait d’Autrefois le Pays Basque, Claude Bailhe, 1999
 » Un vrai makhila est tout un poème « , Camille Julian, 1926,

Le choix de Makhila et non Makila

Comme évoqué en introduction, le h a disparu par simplification de l’écriture basque. C’est d’ailleurs la version avec h, que l’on retrouve dans l’ouvrage de Lécluse en 1826.
Nous avons donc choisi, en cohérence avec notre histoire, de conserver l’écriture ancienne du mot : Makhila.

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