Un makhila en hommage au centenaire du Musée Basque de Bayonne
À l’automne 2025, un événement culturel majeur a marqué la vie de notre atelier : à l’occasion du centenaire du Musée Basque et de l’histoire de Bayonne, nous avons offert au musée deux makhilas d’exception créés spécialement pour commémorer cet anniversaire unique — un siècle après le premier don de Jean Ainciart à l’institution.
Un geste chargé d’histoire
En 1924, à l’ouverture du Musée basque et de l’histoire de Bayonne, la famille Ainciart — alors déjà reconnue pour son savoir-faire bicentenaire dans la fabrication du makhila à Larressore — avait fait don de plusieurs pièces d’exception à la jeune institution. Ces makhilas, fabriqués par plusieurs générations d’artisans de la famille, figurent encore aujourd’hui dans les collections permanentes du musée, illustrant l’évolution et la finesse de cet objet emblématique du Pays Basque.
Un siècle plus tard, cette histoire s’est naturellement prolongée. Pour célébrer les 100 ans du Musée basque de Bayonne, nous avons été invité à créer de nouvelles pièces spécialement destinées à enrichir les collections du musée — un honneur et un témoignage vivant de la continuité de leur art.
Deux pièces uniques pour un anniversaire symbolique
Ces deux makhilas commémoratifs ne sont pas de simples bâtons de marche : ils incarnent le lien profond entre artisanat, mémoire collective et transmission culturelle. Chaque pièce, réalisée dans le respect des procédés traditionnels — choix du bois de néflier, travail minutieux du métal et ornementations délicates — porte en elle l’histoire d’un siècle d’artisanat basque perpétué dans la même famille.
En les offrant au musée, l’atelier a voulu souligner que le makhila n’est pas seulement un objet utilitaire ou décoratif, mais un symbole vivant du Pays Basque et de ses valeurs — à la fois compagnon de marche, signe honorifique et témoin d’un métier ancestral.
Ces makhilas prennent leur source dans les collections du Musée basque et dans plusieurs ouvrages anciens conservés par l’institution. Pendant près de deux ans, Ximun Sabarots a étudié ces références pour créer des ornements uniques et concevoir les poinçons nécessaires à leur réalisation. On y découvre notamment une croix basque revisitée, portée ici à huit branches.
Un pont entre passé et présent
La présence de ces makhilas d’exception au musée constitue un pont entre les générations : elle relie les œuvres patiemment façonnées par des artisans du XIXᵉ siècle à des créations contemporaines, toutes deux habitées par la même maîtrise artisanale. Cela rappelle aussi l’importance de préserver et de transmettre ces savoir-faire rares, reconnus aujourd’hui dans les inventaires du patrimoine culturel immatériel.
Pour les amateurs d’histoire, de patrimoine et de métiers d’art, ces pièces sont autant de témoins visibles de l’évolution de la fabrication du makhila, mais aussi de l’engagement de l’atelier Ainciart Bergara à continuer d’écrire l’histoire d’un objet profondément ancré dans l’identité basque.









