L’atelier innove avec une édition limitée « aux anneaux d’or »

4 janvier 2016

L’atelier innove avec une édition limitée « aux anneaux d’or »
L'atelier innove avec une édition limitée "aux anneaux d'or"

 

Depuis 200 ans et 7 générations, l’atelier Ainciart Bergara fabrique des makhilas, dans la pure tradition artisanale, à Larressore, au Pays Basque. En novembre dernier, à l’occasion de sa première participation au Salon International du Carrousel du Louvre à Paris, l’atelier a présenté sa dernière innovation: une édition limitée d’un modèle aux anneaux d’or, s’inspirant de la joaillerie.

Une collaboration intergénérationnelle

Le design d’un nouveau modèle trottait dans la tête de Liza, 7e génération depuis déjà plusieurs mois. Elle en avait parlé à sa mère, Nicole, gérante de l’entreprise, sans jusque là trouver un concept vraiment séduisant et inédit. C’est sa mère qui aura l’idée un jour en se promenant dans les rues de Biarritz et en admirant les vitrines d’un joaillier local. « Pourquoi ne pas faire un makhila bicolore argent et or ?» propose-t-elle à sa fille.

Liza adhère au concept et réfléchit au design du modèle. Elle explore les contrastes mats et brillants du métal et se nourrit de motifs modernes utilisés dans l’imprimerie et dans le textile. Une chose est sûre: pour magnifier le plaqué or, les viroles du makhila alterneront anneaux en plaqué or, lisses et sans gravure, et anneaux en argent, matifiés ou décorés. Quatre mois plus tard, le prototype était créé.

Un lien entre héritage et modernité

Les 2 générations travaillent main dans la main. Nicole apporte sa vision historique, s’inspirant de la collection familiale de makhilas fabriqués par ses ancêtres. Liza amène un regard neuf et moderne. C’est cette collaboration qui permet à cette édition limitée de respecter ses racines tout en regardant vers l’avenir. « Ma mère m’a montré à quel point certains détails des makhilas de nos ancêtres étaient modernes ». Pendant la phase de dessin, Liza veille à respecter un équilibre entre motifs ancestraux, porteurs de l’histoire de cet objet et de sa famille, et motifs modernes, géométriques, qui font écho aux tendances «design» actuelles.

Il y aura beaucoup de tâtonnements: ces motifs inventés doivent être réalisables à l’atelier sur la base de la technique du poinçonnage. Quelques heures d’expérimentation, d’essais et de discussions avec les artisans de l’atelier permettront de finaliser le dessin du makhila. Tout cela, sous l’oeil bienveillant de Charles Bergara, le grand-père de Liza, qui soutient ce projet depuis le début: «C’est complétement dans l’esprit de la Maison».

Le pommeau, en plaqué or, est une évidence: il sera plus plat, avec des facettes prononcées, comme celui des makhilas fabriqués par un de leurs ancêtres – Jean Ainciart – au XIXe siècle.

Un beau défi pour tout l’atelier

Une fois le dessin technique réalisé et la faisabilité vérifiée, ce fut au tour des artisans d’entrer en scène afin de donner vie au prototype. Les gravures, plus complexes et détaillées que d’ordinaire, ont donné du fil à retordre à Jean Louis, artisan chevronné travaillant à l’atelier depuis plus de 40 ans, ainsi qu’à toute l’équipe. Les nouveaux motifs, imaginés spécifiquement pour ce modèle, ont par exemple nécessité la création de poinçons spécifiques.

Le placage, réalisé par une entreprise partenaire implantée à Bayonne, est également une étape complexe, qui requiert de travailler à la loupe afin de recouvrir toutes les parties en argent de vernis (c’est l’étape de l’épargne), avant de plonger les viroles métalliques dans un bain d’or. Le montage, du fait du placage en or, délicat et fragile, demande également une minutie et une attention plus grande.

Bousculant les gestes habituels, différent de la ligne du makhila traditionnel avec ses alternances de mat et de brillant, d’or et d’argent qui créent des jeux de lumière, ce modèle est un véritable bijou.

Une édition très limitée

Ce makhila aux anneaux d’or est fabriqué en très petite série. Le modèle a aussi été déposé à l’INPI. Contrairement aux makhilas traditionnels qui sont fabriqués sur mesure, ce makhila sort de sa condition première et traditionnelle de compagnon de marche pour assumer pleinement sa facette d’« oeuvre d’art ». Une création artistique que l’entreprise n’avait jusque là pas explorée.

Présenté à Paris, du 5 au 8 novembre prochain au Salon Internationl du Patrimoine Culturel, au Carrousel du Louvre, trois exemplaires ont déjà été vendu, pour un prix unitaire de 1700 euros.

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