L’origine du makhila - makila, makilla ou maquila, plusieurs orthographes existent - reste un mystère. Peu d’écrits ont été consacrés à cet objet d'usage courant, à une époque où tous les Basques possédaient leur makhila. Utilisé comme compagnon de marche par les Basques, le makhila - qui signifie " le bâton " en basque -faisait partie du quotidien des habitants du Pays Basque et plus particulièrement dans la province du Labourd.
À une époque où les moyens de transport étaient peu développés et les chemins pas toujours sûrs, il était à la fois une aide à la marche et une arme permettant d’intimider l’ennemi ou de le combattre au besoin. Ce n’est qu’au XIXe siècle que les premières références au makhila apparaissent dans la littérature alors que l’objet est déjà bien installé dans la vie quotidienne basque.
On le retrouve notamment dans une série d’aquarelles de 1823. Cette série rassemble une centaine d’illustrations représentant les différents métiers de l’époque : pêcheurs, cuisinier, boulanger, etc. Dans leur grande majorité, ces personnages sont accompagnés d’un makhila. Ces dessins montrent à quel point le makhila accompagnait la vie du Basque.
L’historien Philippe Veyrin commente ces représentations du costume Basque de l’époque: « Le pantalon commence à se substituer à la culotte du siècle précédent qui résiste encore. Le makhila d’aspect plus débonnaire remplace dards, piques, poignards ou épées ».
Felix Morel, dans Bayonne, vues historiques et descriptives, décrit en 1936 les habitants du Pays Basque ainsi :
Le Basque chaussé d’espartilles, vêtu de velours, aux longs cheveux flottans, au berret bleu et au maquila national
Le pommeau s'est élargi, son ergonomie a été retravaillée pour mieux s’adapter à la main du marcheur. Les viroles d’aujourd’hui sont plus ornementées.
Enfin, la pointe a évolué en fonction du sol. Les pointes étaient parfois autrefois faites de trois points d'appui, apportant une grande stabilité sur la terre battue des intérieurs des maisons. La pointe actuelle, avec un seul point d'appui, est plus adapté aux sentiers de montagne.
Le makhila est un bâton court, qui accompagne la marche depuis plusieurs siècles. La dragonne (lanière en cuir) permet de stabiliser le pommeau dans la main et d'assurer la marche.