Une chronique estivale

26 mars 2012

Une chronique estivale
Une chronique estivale
Frédérick Gersal – Journaliste et chroniqueur historique, nous livre sa vision de notre atelier :

“Dans le département des Pyrénées-Atlantiques, voici le petit village de Larressore. Sous le chaud soleil de l’été, le fronton qui trône au centre du village sur une grande place semble être le seul à se tenir droit, fièrement. Le petit nuage de poussière qui s’élève derrière chacun des pas des promeneurs et des visiteurs indique le sens du vent qui souffle tout en douceur permettant de supporter l’accablante chaleur.

C’est dans ce village que se trouve un célèbre atelier connu dans le monde entier où se fabriquent depuis deux siècles et demi les makhilas, ces bâtons traditionnels basques. De part et d’autre de la petite porte vitrée, deux fenêtres laissent entrer la lumière nécessaire à ces artisans qui taillent, qui gravent, qui nouent. Après avoir pénétré dans cet atelier, il faut savoir écouter et regarder.

Écouter ces outils qui sonnent et qui résonnent, regarder ceux qui travaillent devant ces fenêtres, installés sur des établis qui ont vu couler de la sueur, peut-être du sang et sans doute des larmes…de joie au vu des résultats. Tout autour de la pièce, en dessous des photos de personnalités qui ont reçu ou fait faire l’un de ces précieux bâtons  sont accrochées des branches de néflier qui vont servir de corps au makhila. A l’une de ses extrémités, au sommet, seront installés les pommeaux, les dragonnes et les poignées, soit en argent, soit tressé. Elles se dévissent pour laisser apparaître une pointe en acier.

A l’autre bout sera placé une férule de laiton plombée pour obtenir un équilibre parfait. A la fois arme de défense et bâton de marche, le makhila est une troisième jambe, un troisième bras mais surtout l’un des symboles du Pays Basque.

En ressortant de cet atelier, après avoir eu la chance de parler de cette terre et de leur savoir faire avec ces artistes, en refermant doucement la porte, l’air semble plus léger, le pas est moins lourd, tandis que des enfants jouent devant le fronton.

C’est tout simplement un court instant de bonheur passé à Larressore dans les Pyrénées Atlantiques.”

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