UNE HISTOIRE BASQUE DANS L’HISTOIRE BASQUE

L’atelier de makhila Ainciart Bergara, une histoire qui remonte à la Révolution française

L’histoire des Ainciart Bergara débute aux alentours des années 1780, dans le village de Larressore, au même endroit où se trouve encore l’atelier aujourd’hui. Cela fait plus de 7 générations que les savoir-faire se sont transmis au sein de cet atelier.

CHRONOLOGIE DE L’ATELIER AINCIART BERGARA

De Gratien à Liza, 7 générations de fabricants

août 2021

Liza Bergara

Liza Bergara est la fille de Nicole. Elle aussi a grandi tout près de l’atelier. Après des études en école de commerce, elle rejoint l’entreprise familiale pour s’occuper de la communication et de la présence de l’atelier sur les réseaux sociaux.

En 2014, elle commence une formation pour adulte en gravure ornementale, à l’école Boulle, à Paris, où elle vit. Elle se forme pour prendre la suite de son cousin éloigné qui souhaite partir à la retraite. Elle reprend le poste de graveur et revient vivre au Pays Basque. Elle réalise les initiales qui se trouvent sur le pommeau des makhilas en métal, ainsi que les demandes spéciales des clients (blasons, écussons, dessins d’ornement divers).

Depuis 2019, elle a pris la suite de sa mère et dirige l’atelier.

Nicole Bergara

Nicole Bergara, la fille de Charles, prolonge la tradition. Elle a grandi dans l’atelier de l’etxe (maison) entre ses grands-parents et son père. Elle part à Bordeaux pour étudier et y commence sa vie professionnelle dans le secteur bancaire.

En 1999, elle rejoint l’entreprise familiale ; elle ne la quittera plus. Nicole a développé en particulier de nombreux dispositifs pour mieux accueillir les visiteurs. Elle a impulsé la création du site internet en 1999 et a crée en 2002 la Maison du Makhila pour accueillir les visiteurs. Elle a également géré l’inscription à l’inventaire des métiers d’arts rares de l’UNESCO.

« Nous avons à coeur de parler et de partager les traditions basques. Pour permettre aux visiteurs de s’immerger dans la culture basque et de comprendre comment se fabrique un makhila, nous ouvrons notre atelier toute l’année au public ». Ces initiatives lui ont valu de recevoir la médaille du tourisme en 2012.

Charles Bergara

Né en 1926, il est le fils de Marie-Jeanne Ainciart et Jean Bergara, Charles Bergara, qui perpétue cette vieille tradition familiale. Charles fabrique des makhilas depuis l’adolescence.

Dans les moments difficiles qui suivirent la seconde Guerre Mondiale, il réussit à maintenir la fabrication. Il parvient à toucher une nouvelle clientèle en faisant connaître plus largement le makhila lors de nombreux voyages. D’une entreprises de trois personnes (Charles et ses parents), la fabrique de makhilas devient une TPE (Très Petite Entreprise) de cinq salariés. Charles Bergara a reçu la Légion d’Honneur en 2003 au titre de l’artisanat.

À plus de 90 ans, Charles continue « à vivre dans son paradis », en forêt, et au milieu des réserves de bois, où il repère et prend soin des tiges de néflier.

Jean Bergara (1902-1972)

Jean Bergara excelle dans la fabrication et l’ornementation des makhilas.

En 1936, lors de l’Exposition nationale du travail à Paris, il reçoit le titre de Meilleur Ouvrier de France en tant que fabricant de cannes basques Makila.

Un an plus tard, il participe à l’Exposition Universelle de Paris et remporte deux médailles. Lors de cette exposition, son travail est remarqué par le Roi de Bulgarie lors de sa visite sur place, en novembre. Le Comité organisateur décide alors d’offrir un makhila fabriqué par Jean Bergara au souverain. Le makhila porte la devise « Mon camarade et mon aide ».

Quelques jours plus tard, Jean reçoit un mot d’Albert Lebrun, alors Président de la République.

De Ainciart à Ainciart Bergara

C’est par son mariage avec Marie-Jeanne Ainciart, fille de Jean Ainciart, que Jean Bergara rejoint l’atelier. Il apprend tous les tours de main et savoir-faire de l’atelier et fait perdurer la tradition.

Le mariage de Marie-Jeanne Ainciart avec Jean Bergara en 1926 est une date importante car elle marque le changement de la signature des makhilas fabriqués dans notre atelier.

Précédemment signés « J. Ainciart » puis « Ainciart », nos makhilas sont désormais signés « Ainciart Bergara ». Ce changement de nom n’influe en rien sur la tradition de transmission qui se fait toujours sur place dans le même atelier : un lieu, une famille, un objet.

Jean Ainciart (1863-1932)

Jean Ainciart doit beaucoup aux qualités d’artisan de son père Antoine. Il acquiert une renommée importante et est reconnu de son vivant comme un maître en matière de fabrication de makhila. La maison Ainciart commence à être connue et associée au makhila.

En 1918, Jean-Baptiste Daranatz écrit « Jean Ainciart, de Larressore, est un fabricant (de makhilas) renommé » et « Jean Ainciart dit Quillot, fils et petit-fils de fabricants de makhilas, un véritable maître dans son art ». C’est, d’après les écrits de l’époque, également lui qui a donné ses lettres de noblesse au makhila.

« Ce furent les Ainciart, fabricants de quenouilles à Larressore, petit bourg du canton d’Ustaritz, qui contribuèrent à mettre au point les proportions et les éléments décoratifs du makhila » (Claude Bailhe, 1999. Autrefois le Pays Basque).

Plusieurs siècles d’histoire familiale

Nous sommes aux alentours de la Révolution, au XVIIIe siècle, lorsque l’on trouve les premières traces de fabricants de makhilas dans notre famille, avec Gratien Ainciart.

Antoine Ainciart, fils de Gratien, prend la suite de son père.

Il meurt jeune en 1873 et c’est donc sa femme, Catherine, qui prend le relais et continue l’activité, avec l’aide d’un frère, Jean-Baptiste, dit Sébastopol.

Leur fils Jean n’a que 10 ans à cette époque. Ce n’est que plus tard que, devenu adulte, qu’il viendra épauler sa mère.

UNE ÉQUIPE DE PASSIONNÉS AUX SAVOIR-FAIRE UNIQUES

Les artisans qui fabriquent les makhilas

Arnaud
Arnaud
Arnaud a rejoint l’atelier en 2019 après avoir travaillé plusieurs années en menuiserie.
Elodie
Elodie
Elodie a rejoint l’atelier en 2020, avec l’envie de se reconvertir en participant activement à la fabrication des makhilas.
Frédéric
Frédéric
Frédéric a rejoint l’atelier il y a une trentaine d’années et a été entièrement formé à l’artisanat dans notre atelier.
Marie
Marie
Marie a rejoint l’atelier il y a une vingtaine d’années. Elle travaille le cuir et accueille les visiteurs.
Xavier
Xavier
Xavier a rejoint l’atelier il y a une vingtaine d’années après avoir été champion du monde espoir de pelote. Il a été formé par Charles Bergara.
Ximun
Ximun
Ximun a rejoint l’atelier en janvier 2018. Il a été formé par Robert Bergara avant son départ à la retraite.

Venez pousser les portes de notre atelier

Notre atelier se situe dans le village de Larressore, à 15 minutes de Bayonne ou Biarritz, et à 3 minutes d’Espelette.

L’atelier est ouvert du lundi au vendredi sauf jours fériés, de 8h à 12h et de 14 à 18h ; et le samedi matin de 9h à 12h. La visite de l’atelier est gratuite et libre.

PRIX,LABELS ET DISTINCTIONS

De nombreuses récompenses au fils des siècles

MAÎTRE D’ART

En décembre 2019, Xavier Retegui, artisan de l’atelier, a reçu des mains du Ministre de la culture le titre de Maître d’Art. Il s’est engagé ainsi à former Liza Bergara sur une durée de 3 ans et à lui transmettre tous les savoir-faire du makhila.

Plus qu’une reconnaissance, ce titre est le symbole d’un engagement et d’une volonté de transmettre. Depuis 1994, 141 professionnels, acteurs de la création ou restaurateurs, ont été nommés Maîtres d’art et 101 métiers artisanaux mis à l’honneur.

INSCRIPTION À L’UNESCO

Cette reconnaissance valorise les savoir-faire et tours de main uniques ainsi que l’attachement à faire vivre une tradition culturelle. Cette distinction a été demandée par le ministère chargé de la Culture, l’atelier n’ayant fait aucune démarche pour obtenir cette inscription.

Le makhila Ainciart Bergara a été inscrit à l’inventaire des Métiers d’Art Rares au titre de la convention pour la conservation du Patrimoine Culturel Immatériel. Le makhila Ainciart Bergara est le seul savoir-faire retenu au Pays Basque à ce titre.

Une étoile au Guide Michelin vert

LABEL EPV

Le label EPV (Entreprise du Patrimoine Vivant) est la marque de reconnaissance du ministère chargé de l’Économie qui distingue des entreprises françaises aux savoir-faire d’excellence.

Ce label a été créé en 2005 et récompense les entreprises respectant des critères précis. Ces entreprises uniques doivent savoir réconcilier la tradition et l’innovation, le savoir-faire et la création, le travail et la passion, le patrimoine et l’avenir, le local et l’international.

Notre atelier (Ainciart Bergara) a reçu le label EPV en 2012. Ce label nous a été renouvelé en 2017 et 2022.

Couverture du Livre Makhila par Liza Bergara

UNE ÉTOILE AU GUIDE VERT MICHELIN

En septembre 2015, à l’occasion de la sortie de la nouvelle édition du Guide Aquitaine et du Guide Pays Basque et Navarre, le Guide Vert Michelin a attribué une étoile à notre atelier.

Basée sur 9 critères, l’évaluation qui mène à l’obtention d’une étoile juge d’une part la notoriété et la richesse patrimoniale du lieu et d’autre part son authenticité, son charme et la qualité de l’accueil et de la visite. C’est la seconde distinction touristique décernée à l’atelier Ainciart Bergara.

MEILLEUR OUVRIER DE FRANCE EN 1936

En 1936, lors de l’Exposition nationale du travail à Paris, Jean Bergara reçoit le titre d’un des Meilleurs Ouvriers de France en tant que fabricant de cannes basques Makila. Le diplôme est aujourd’hui affiché dans l’atelier.

MÉDAILLÉS LORS D’EXPOSITIONS UNIVERSELLES

La première reconnaissance connue est attribuée à Jean Ainciart (1862-1932), qui obtient à l’Exposition Universelle de Paris de 1889 une médaille d’or. En 1937, Jean Bergara participe à l’Exposition Universelle de Paris et remporte deux médailles d’argent.

POLITIQUES, ARTISTES, SPORTIFS ET AUTRES PERSONNALITÉS

Ils ont reçu un Makhila de notre atelier

Survolez les images pour connaître le nom des personnalités, cliquez pour agrandir

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